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Photo du rédacteurAngèle la tourangelle

Ces illustres inhumés en Touraine

Dernière mise à jour : 28 oct.



En cette saison si particulière, nous mettons cette semaine à l'honneur huit personnes ayant marqué l'Histoire, qui reposent aujourd'hui en Touraine.

Parmi tant d'autres, nous avons choisi quatre femmes et quatre hommes.


Découvrez ou redécouvrez les illustres personnages inhumés en Touraine, à travers cet article.


Mado Robin, la plus haute voix du monde


Jamais égalée à ce jour, cette tourangelle est la voix en or du monde.

Mado Robin naît à la fin de la première guerre mondiale dans un petit village du Sud Touraine, Yzeures-sur-Creuse, où ses parents possèdent le château des Vallées.

Élevée dans un environnement artistique, elle travaille sa voix dès l’âge de 13 ans.

A 19 ans, elle remporte le premier prix du concours des Sopranos de l’opéra de Paris et à peine 10 ans après, c’est la consécration avec son entrée au Music-Hall sur la scène de l'ABC à Paris.

Elle devient célèbre dans le monde entier en parvenant à réaliser un contre-contre-ré, la note la plus aigüe jamais chantée.

Une performance qui n'a, à ce jour, encore jamais été réitérée. Cette prouesse la propulse en une artiste planétaire. Elle se produit alors sur des scènes américaines comme à San Francisco, Los Angeles ou encore en Union Soviétique.

Pour autant, jamais elle n’oubliât sa Touraine. Durant la seconde guerre mondiale, elle revient dans sa région pour chanter pour des œuvres sociales et des prisonniers.

Sa carrière fut aussi exceptionnelle que brève, puisqu’elle décède à l’âge de 41 ans laissant le monde de l’opéra orphelin de sa plus belle voix.

Mado Robin repose aujourd’hui dans son village natal d’Yzeures-sur-Creuse où un musée lui est consacré.


Place François Mitterrand

37290 Yzeures-sur-Creuse


Jacques Villeret, le plus irrésistible des acteurs français


Il restera inoubliable pour son rôle de François Pignon, dans "Le dîner de cons" avec ses répliques cultes.

Thierry Lhermitte : « Il s’appelle Juste Leblanc »

Jacques Villeret : « Ah bon, il n‘a pas de prénom ? »

Thierry Lhermitte : « Je viens de vous le dire : Juste Leblanc…. Votre prénom c’est François, c’est Juste ? Et bien lui c’est pareil, c’est Juste »


Ou encore avec son formidable accent belge.


Ce lochois naît en 1951, de son vrai nom Jacky Boufroua.

En effet, Villeret est le nom de famille de son beau-père et devient donc son nom d’usage dès son plus jeune âge.

Jacques suivra une formation artistique au conservatoire de Tours, puis de Paris en 1973.

A l’âge de 30 ans, il accède à la célébrité dans son rôle d’extra-terrestre dans "La soupe aux Choux".

Il fut un acteur prolifique et nombre des films dans lesquels il a joué, font aujourd’hui partis du patrimoine culturel français.

Nous pouvons citer au-delà de "La soupe aux choux" et du "Dîner de cons" : "Les enfants du marais", "Effroyables jardins", "Robert et Roberts", "Papy fait de la résistance" ou encore "Un crime au paradis".

Il décède en 2005 et, repose au cimetière de Perrusson, auprès de sa grand-mère maternelle.


Agnès Sorel, la Dame de beauté


Notre belle Agnès, rencontre le Roi Charles VII à l’âge de 20 ans.

Subjugué par sa beauté, le Roi a un réel coup de foudre et se charge aussitôt de la faire rentrer au service de la Reine Marie d’Anjou pour se rapprocher d’elle.

Elle passe ainsi rapidement de demoiselle de la maison d’Anjou, à première dame officieuse du royaume de France pour accéder enfin au statut de favorite.

Elle n’hésite pas à s’afficher de façon très différente, monopolisant ainsi, tous les regards et particulièrement celui du Roi.

Telle une reine de la mode de son époque elle lance des tendances.

Ainsi, elle invente le décolleté épaules nues, elle se pare de spectaculaires coiffes, de traines pouvant atteindre huit mètres de long, de robes brodées avec extravagance ou encore d’apparaitre en armure d’argent incrustée de gemmes.

Le Roi lui octroie de nombreux domaines dont celui de Loches qu’elle fait aménager.

Elle donnera trois filles à Charles VII, qu’il reconnaitra et dotera richement.

Agnès décède à 28 ans seulement en mettant au monde un enfant prématuré.

Le Roi, éploré, commande deux magnifiques tombeaux de marbre, l’un des deux se trouve dans la collégiale Saint-Ours de Loches où le corps d'Agnès repose.

En 2004, des analyses sont réalisées sur sa dépouille, relevant des taux astronomiques de mercure. La piste de l’empoisonnement sans pouvoir être écartée restera malgré tout improuvable.



Léonard de Vinci, l'inventeur de génie


C’est à Amboise que repose le célébrissime inventeur, dans la chapelle Saint-Hubert, au sein du Château d'Amboise.

Léonard arrive en Touraine, à l'âge de 64 ans, sur invitation de François 1er.

Ce long voyage depuis sa Toscane, Léonard sait, dès son départ, que ce sera son dernier.

Il franchit les portes d’Amboise, à dos de mulet, avec dans ses bagages 3 tableaux : la Joconde, le Saint-Jean-Baptiste et le Sainte-Anne.

A son arrivée, c’est un havre de paix qu’il découvre en Touraine et François 1er lui offre la possibilité d’une retraite heureuse et épanouie.

« Ta seule tâche, ici, Léonard, poursuit le Roi, sera de rêver, de penser et de travailler ! »

Léonard mettra à profit ses dernières années dans la création de nombreux projets, chantiers et ouvrages. Quand le Roi est à Amboise, ils se rencontrent quotidiennement.

Léonard, s'éteint trois ans après son installation en France, dans sa demeure du Clos Lucé.

Aujourd’hui encore, nous ignorons qui est l’architecte du Château de Chambord, mais nul ne doute de l’influence du travail de Léonard sur ce projet.



Jeanne Louault, la plus courageuse


Jeanne est une grande dame, elle fut reconnue en 2002 « Juste parmi les Nations».

Cette tourangelle repose dans son village natal de Chédigny où elle naquit en 1912.

Avec son mari, ils étaient cultivateurs à Chédigny. Leur ferme se trouvait à une centaine de mètres de la ligne de démarcation.

Ce couple s’opposait à la seconde guerre mondiale qui s’inscrivait pour eux dans le souvenir douloureux de celle de 14-18. Le père de Jeanne y avait été tué au front.

Ils hébergèrent et protégèrent deux juifs, deux frères, Ernest et François Braunschweig qui avaient fui l’Allemagne après la nuit de Cristal et l’internement de leur père à Dachau.

Un matin de novembre 1943, la Gestapo est venue les arrêter sur dénonciation. Ils purent s’échapper et combattre jusqu’en mai 1945.

Démobilisés, ils sont revenus rassurer ceux qui les avaient aidés en Touraine et avec qui ils gardèrent des liens forts.

Jeanne s’est éteinte le 6 Novembre 2011.


Aujourd’hui, un rosier porte son nom : le rosier Jeanne de Chédigny d’André EVE.



Gonzagues Saint-Bris, le père de la Forêt des Livres


Nous lui devons le rayonnement de la Touraine au niveau national pour la pré-rentrée littéraire.

Il y a 25 ans, Gonzagues lança la première édition, à Chanceaux-près-Loches de la Forêt des Livres (devenu "Les Ecrivains chez Gonzague Saint-Bris" depuis sa disparition). Cet évènement rassemble chaque année plus d’une centaine d’auteurs et des milliers de visiteurs.

Cet écrivain et journaliste naît à Loches en 1948. Il fut tour à tour journaliste à la Nouvelle République, animateur sur la radio Europe 1, chargé de mission au ministère de la Culture et de la Communication ou encore chroniqueur pour Paris-Match.

Il accompagna même Mickael Jackson durant son voyage en Afrique en 1992 sur demande de ce dernier qui l’avait vu dans une émission américaine Good Morning America.

On peut noter également son projet assez fou, en novembre 2014, quand il décida, à dos de mulet, de refaire le trajet qu’avait effectué Léonard de Vinci en 1516 depuis sa Toscane natale.

Il décéda tragiquement dans un accident de voiture sur les routes du Calvados en 2017, il repose depuis au cimetière des Ursulines à Amboise, non loin du Clos-Lucé, qui fut sa demeure durant son enfance.



Esma Cannon, l'australienne oubliée


Cette australienne naît en 1905 où, dès son enfance, elle se produit au théâtre.

Sa carrière cinématographique démarre quant à elle en 1937 et on dénombre ses rôles dans 64 films.

C’est en 1967, qu’elle achète avec son mari Ernst Otto Littman, une maison à Saint-Benoit-la-Forêt, où ils passent tous les étés. Leurs hivers se vivent en Australie où leur fils unique réside.

Elle meurt en France en 1972 et est enterrée dans le cimetière de ce petit village de Touraine.

Sa tombe fut retrouvée en 2015 par une habitante de la commune, curieuse d’en savoir plus sur cette sépulture si sombre et au nom si peu tourangeau.

Elle découvrit ainsi, qu’un téléfilm retraçant la vie d'Esma avait été tourné quelques années auparavant, laissant planer le mystère sur sa disparition, nul ne sachant alors où elle était enterrée.



Yul Brynner, l'oscarisé


Yul Brynner naît en 1920 à Vladivostock en Russie.

Cet acteur américain tourna dans une quarantaine de films dont le plus célèbre "Les sept Mercenaires" en 1960 où il incarne le tireur Chris Adams.

Il remporta un oscar en 1956 pour son interprétation dans la comédie musicale "Le Roi et Moi".

Sa marque de fabrique sera son crâne rasé qu’il garda bien longtemps après son interprétation dans "Le Roi et moi".

Il aimait brouiller les cartes sur sa vie en s’inventant une autre existence, malgré le fait que la sienne fut haute en couleur et exotique.

Ses parents quittèrent la Russie de Staline en 1920 pour le Sud de la France, après quelques années il repartent en 1927 pour la Chine où Yul intègre une école tenue par une union chrétienne de jeunes gens.

Ils s’installèrent à Paris en 1934.

Pour gagner sa vie, Yul joue de la guitare dans des boites de nuit, devient trapéziste au Cirque d’Hiver ou encore mannequin nu pour le photographe Georges Platt Lynes.

Dans le début des années 1940, il part pour les Etats-Unis étudier le théâtre et c’est enfin dans les années 50 que sa carrière prend son envol.

Yul Brynner décède en 1985 à New-York. Pourtant, c’est bien en Touraine que ses cendres reposent, dans le cimetière de l’Abbaye Royale de Saint-Michel de Bois-Aubry à Luzé.

A cette époque, l’abbaye était occupée par une communauté de moines orthodoxes dont l'un était un ami de la famille Brynner.

Il était le parrain de Charlotte Gainsbourg.



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